Le dimanche 23 juin 2013
Visite du cimetière israélite de Wissembourg
Les Amis de Wissembourg ont pu visiter le cimetière israélite de Wissembourg et profiter des explications de Monsieur Bloch pour leur parler des rites juifs autour de la mort et du cimetière. La présence des juifs à Wissembourg remonte au 12 siècle. Le cimetière juif est situé à l’extérieur de la ville et appartient au Consistoire israélite du Bas-Rhin C’est un terrain inculte situé dans un vallon. Pour le sécuriser il a été entouré d’un écrin de verdure. Dans certaines municipalités une partie du cimetière était réservée à la communauté juive. Le cimetière de Wissembourg est divisé en trois grandes parties et compte 695 pierres tombales : · à gauche se trouvent les tombes datées de 1834 à1888, · dans la partie centrale les tombes datées de 1888 à1928, · à droite les tombes datées de 1928 à nos jours. Dans l’ancienne partie on devine la maison mortuaire. La plus ancienne pierre tombale date de 1702.Les pierres tombales sont en grès rouge pierre qui s’oxyde, en marbre ou en granit. On reconnaît souvent la période des pierres tombales à leur style : exemple : chapeau de gendarme 19 siècle. Pour la décoration on laissait libre cours au marbrier qui n’était pas de religion juive. La cruche est le signe des Levy (personne qui dans le temple aspergeait les mains des Cohen (grand-prêtre). La main est le signe des grands prêtres, les Cohen.. La flamme sur une tombe rappelle une personne cultivée. Sur certaines pierres tombales on représente la maison des Cohen. Les inscriptions en Alsace sont écrites en hébreu, en allemand ou en français. Au cimetière de Wissembourg reposent des habitants de Wissembourg, de Riedseltz, de Lembach, de Seebach et de Schleithal. Le Rabbin Léonard Koch, rabbin à Wissembourg de 1867 à 1930 est enterré au cimetière wissembourgeois .C’est le grand-père du rabbin Heilmann. Les juifs ne fleurissent pas leurs tombes, on ne met pas de matière vivante sur une tombe, on peut marquer son passage en y déposant une pierre. Après la révolution beaucoup de familles juives allemandes sont venues en France pour bénéficier des libertés françaises. Après la guerre de 1870 beaucoup de familles juives ont quitté l’Alsace pour se rendre à l’intérieur de la France et éviter la présence des allemands. A Wissembourg il n’y a plus de synagogue parce qu’il n’y a plus que trois hommes de religion juive et qu’il en faut dix pour faire la prière. La pierre tombale brisée évoque une vie brisée. C’est un enfant ou une jeune personne dont le parcours sur la terre a été prématurément brisé. La pierre est une borne qui marque le passage de la vie terrestre à la vie céleste .Au cimetière juif on achète la concession à vie, on ne touche pas les morts on les laisse reposer en paix. Sur la pierre il y a des épitaphes : un verset, la date de naissance, de mort, le lieu de vie de la personne décédée. La cérémonie de l’enterrement ne dure qu’un quart d’heure. On rappelle la vie du défunt .On avance vers la tombe en plusieurs étapes pour signifier qu’on ne veut pas se débarrasser du corps. On descend le corps dans la tombe, la tête tournée vers l’est, c’est à dire vers Jérusalem. On recouvre le cercueil de terre, on fait la prière des orphelins. Le jour du deuil le rabbin déchire la chemise ou la cravate pour montrer que la famille est en deuil. On respecte 8 jours de deuil pendant lesquels on ne quitte pas le foyer, on ne travaille pas, on ne parle pas et on est assis par terre. On rend visite à ses morts le jour du Nouvel An. Notes prises et transmises par Angèle BASTIAN |